samedi 30 janvier 2016

The Patriot - Les chemins de la liberté, Roland Emmerich, 2000

Mel Gibson

Lorsque l'on a innocemment branché la lucarne sur The Patriot, l'autre soir, dans l'expectative de ne pas trop réfléchir devant un film d'action, on s'attendait effectivement à une application directe de tous les poncifs traditionnels du genre: les discours ultra-chauvino-bon-sentimentalo-patriotiques, agrémentés de la trompette habituelle de John Williams (oui c'est juste avant la déferlante symphonique); le père veuf, gentil et bon, qui élève ses enfants chéris amour-adorés à lui dans tout ce qu'il y a de bien et qui soit mentionné dans la bible; le pacifiste qui par vengeance se rebellera; les fils exaltés qui à peine la couche enlevée veulent déjà partir guerroyer. Je vous parle bien évidemment des plus lourds de tous ces dogmes, mais ici Roland Emmerich (dont on se rappelle avec douleur Independance Day) touchant à l'histoire américaine, se sent obligé de parfaire cette niaiserie "mélo-héroïque" jusque dans les plus petits détails. Inutile de vous dire que le scénario est cousu de fils argenté, doré ? phosphorescent ?? Et je ne veux pas entendre d'arguments qui essaient d'avancer qu'il est normal de connaître le scénario lorsque l'on parle d’Histoire ! Il faut prendre en compte le fait qu'une histoire racontée sur fond d'Histoire a pour but de nous faire avaler la pilule plus facilement, pas de nous la faire régurgiter...


Mel Gibson

Vous l'aurez compris, The Patriot n'était pas destiné à la base à être un bon film, les américains eux-mêmes l'ont reconnu. Mais ce qui est paradoxalement aussi intéressant que révoltant, est cette petite tendance que ces chers patriotes ont à faire combattre leurs jeunes enfants, souvent pas âgés de plus de 10 ans. C'est ainsi que ce cher Mel confie fièrement des fusils et de la poudre à ses petits mâles les plus jeunes pour combattre et surtout tuer "les vilains anglais". De plus lorsque ceux-ci ont des remords, Papa Patriote leur rappelle que ce n'était pas bien grave, ils n'étaient que des anglais ! Et durant tout le film, les enfants combattent pour le pays, tuent pour le pays. Et pas de censure ? Alors que les américains les premiers sont prêts à amputer un film d'une scène où l'on verrait un enfant ne serait-ce que tenir une arme ? Bien sûr que non ! C'est pour l'Amérique...


En définitive, j'ai trouvé ce film beaucoup trop cliché d'une part, et beaucoup trop osé de l'autre, et je pense ainsi que si Roland Emmerich n'avait pas pris les directives dans ce sens mais à leur inverse, son Patriote aurait été déjà plus digne d'intérêt.

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