samedi 30 janvier 2016

The Million Dollar Hotel, Wim Wenders, 2000


Jeremy Davies

Le film commence sur une chanson inhabituelle de U2 (excellente BO, Bono illustre parfaitement l'histoire qu'il a écrite), un calme tour d'horizon d'un toit orné d'une enseigne kitsch qui s'allume, pendant près de quatre minutes, et l'on se dit que l'on va passer un bon moment. Nous sommes après bercés par une voix calme, celle de Jeremy Davies, alors que son propriétaire chute vers le sol, et là commence un voyage satirique et tendre à la fois au pays des idiots.


L'histoire est plus un prétexte à un panorama social qu'à une introspection à travers l'univers d'un réalisateur, ou encore qu'à une quelconque réflexion métaphysique. Il ne faut évidemment pas chercher à obtenir par le biais de ce film une réponse à nos questions existentielles, il ne faut pas non plus en attendre une réflexion intense, avec problématique et illustration à l'appui. Il faut simplement se laisser porter par la caméra de Wim Wenders et s'amuser d'un monde peuplé d'handicapés sociaux pourrait-on dire, de paralysés sentimentaux, d' hystériques, de réincarnations de John Lennon, de psychopathes, et parmi eux Tom Tom, débile mental et gentil garçon amoureux d'Eloïse, niant elle même son existence et vivant par procuration dans les livres. Prétexte à l'exploration de ce monde, la mort d'un habitant du Million Dollar Hotel, qui amènera l'agent Skinner à la recherche du coupable et plus particulièrement le trouble parmi tous ces gens.



Mel Gibson

Cette intrigue n'est pas, comme nous le fait faussement croire une bande annonce ratée, l'élément central de ce film, bien qu'elle soit le principal déclencheur de l'agitation qui nous y est dépeinte. Non, Wim Wenders, visiblement très attaché à ses personnages, nous transporte au coeur de l'histoire d'amour qui nait entre Eloïse et Tom Tom, sans mièvrerie, mais avec une tendresse qui nous touche et qui, par le biais de la déficience mentale de ces deux là, nous ramène un peu aux gentilles histoires d'amour des enfants.

Les interprètes sont excellents. Milla Jovovich la première avec ses mimiques un peu animales qu'on lui connaît depuis le Cinquième Elément, et Jeremy Davies avec sa bouille d'enfant, ses jeux bêtes et méchants et son regard adorable. Quant à Mel Gibson, il se moque ouvertement de l'image habituelle qu'il a l'habitude de donner dans la plupart de ses films, à savoir le policier ultra-performant et séducteur, qui se transforme ici en macho malformé et ainsi médicalement hyper-équipé, qui lui donne presque l'air de venir du futur...


Milla Jovovich
Ce film n'est évidemment pas celui qui marquera le plus du point de vue du scénario (bien que pour un premier scénario, Bono nous surprenne) ou de la mise en scène, mais on plonge littéralement dans l'atmosphère de ce Million Dollar Hotel et on se surprend très vite à s' attacher à ses personnages.

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