mercredi 17 février 2016

Free Love, Peter Sollett, 2015

Ellen Page et Julianne Moore


Lorsque je me suis installée dans la salle pour aller voir Free Love, j’étais motivée par la présence à la tête de ce film d’Ellen Page, que je n’avais pas vue au cinéma depuis longtemps, et de Julianne Moore que j’avais redécouverte dans Maps to the Stars de David Cronenberg en 2014.  Je l’étais beaucoup moins par le titre « français » du film. Pourquoi changer un titre anglais… pour un autre titre anglais ? Surtout lorsque celui-ci nous évoque une énième guimauve sentimentale sur les difficultés que rencontrent les couples lesbiens chaque jour ?

Au premier abord, notre crainte est renforcée par le traditionnel « tiré d’une histoire vraie » qualifiant presque toujours les téléfilms offerts par les plus populaires chaînes de télévision les après-midis de semaine. Laurel Hester est lieutenant de police, et rencontre Stacie Andree, jeune femme mécano et entreprenante qui finit par la séduire. Le couple se fréquente et finit par s’installer dans une maison qu’elles ont achetée ensemble. Tout se passe bien jusqu’à ce que l’on découvre trois tumeurs dans les poumons de Laurel, qui décide alors de demander aux autorités que sa pension soit reversée à la compagne après son décès. Commence alors un combat long et éprouvant pour l’égalité.


Laurel Hester et Stacie Andree


Et nous de comprendre que ce nouveau titre anglais assassine le film qui nous est projeté, au demeurant pas si mauvais bien qu’un peu lent et caricatural parfois. Freeheld fait référence aux freeholders, terme qui désigne les membres élus d’une assemblée de propriétaires terriens du New Jersey, et qui décident de la « meilleure façon » d’administrer leurs concitoyens. Nous assistons alors à la bataille que mènent Laurel Hester et son entourage afin de faire accepter à des élus mal à l’aise et souvent bornés, que dans leur différence, Laurel et Stacie sont soumises aux mêmes cruautés de la vie. Les collègues et alliés de ce couple attendrissant se suivent, tombant parfois jusque dans la caricature grossière du collègue homophobe et au final misanthrope, ou de l’avocat juif et gay surmotivé. L’ensemble est cependant convaincant, pour peu que l’on se concentre sur l’essentiel : les performances empreintes de sensibilité de Julianne Moore et d’Ellen Page. 

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