Ellen Page et Julianne Moore |
Lorsque
je me suis installée dans la salle pour aller voir Free Love, j’étais motivée par la présence à la tête de ce film d’Ellen
Page, que je n’avais pas vue au cinéma depuis longtemps, et de Julianne Moore
que j’avais redécouverte dans Maps to the
Stars de David Cronenberg en 2014. Je l’étais beaucoup moins par le titre « français »
du film. Pourquoi changer un titre anglais… pour un autre titre anglais ?
Surtout lorsque celui-ci nous évoque une énième guimauve sentimentale sur les
difficultés que rencontrent les couples lesbiens chaque jour ?
Au
premier abord, notre crainte est renforcée par le traditionnel « tiré d’une
histoire vraie » qualifiant presque toujours les téléfilms offerts par les
plus populaires chaînes de télévision les après-midis de semaine. Laurel
Hester est lieutenant de police, et rencontre Stacie Andree, jeune femme
mécano et entreprenante qui finit par la séduire. Le couple se fréquente et
finit par s’installer dans une maison qu’elles ont achetée ensemble. Tout se
passe bien jusqu’à ce que l’on découvre trois tumeurs dans les poumons de
Laurel, qui décide alors de demander aux autorités que sa pension soit reversée
à la compagne après son décès. Commence alors un combat long et éprouvant pour
l’égalité.
Laurel Hester et Stacie Andree |
Et
nous de comprendre que ce nouveau titre anglais assassine le film qui nous est
projeté, au demeurant pas si mauvais bien qu’un peu lent et caricatural parfois. Freeheld fait référence aux
freeholders, terme qui désigne les membres élus d’une assemblée de
propriétaires terriens du New Jersey, et qui décident de la « meilleure
façon » d’administrer leurs concitoyens. Nous assistons alors à la bataille
que mènent Laurel Hester et son entourage afin de faire accepter à des élus
mal à l’aise et souvent bornés, que dans leur différence, Laurel et Stacie sont
soumises aux mêmes cruautés de la vie. Les collègues et alliés de ce couple
attendrissant se suivent, tombant parfois jusque dans la caricature grossière
du collègue homophobe et au final misanthrope, ou de l’avocat juif et gay
surmotivé. L’ensemble est cependant convaincant, pour peu que l’on se concentre
sur l’essentiel : les performances empreintes de sensibilité de Julianne
Moore et d’Ellen Page.
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